La mobilité s’apprend aussi à l’école
Anne-Françoise Jans n’a pas l’air d’une directrice d’école ordinaire. Pantalon de sport, veste rose fluo, elle nous ouvre la porte un grand sourire aux lèvres. « Je suis désolée, je n’ai pas eu le temps de me changer depuis ce matin. » Lorsqu’il fait beau, cette dynamique mère de quatre enfants fait Rixensart-Ixelles en deux-roues.
Pour elle, c’est 45 minutes de trajet sur un vélo électrique qu’elle range ensuite dans son bureau. Celui-ci est assez grand pour héberger une deuxième bicyclette classique. « Je l’utilise pour les réunions à Bruxelles le soir ou lorsque je vais au théâtre. Je laisse alors ma voiture à l’école et je me déplace dans le centre à vélo. J’évite les embouteillages et les galères de parking. »
La directrice d’établissement a choisi ce mode de transport il y a deux ans, après un été à pédaler. La rentrée lui paraissait moins rude en conservant le vélo comme exercice matinal. Sportive, elle se décide pourtant à adopter l’assistance électrique. « Du point de vue de la rapidité, il n’y a pas photo. Je gagne du temps. J’adore venir au travail à vélo. Mon métier est stressant, je dois résoudre beaucoup de problèmes chaque jour. Sur le chemin du retour, je laisse partir cette tension. »
Les enseignants montrent la voie
La cycliste a transmis sa passion à ses collègues. Une quinzaine de professeurs viennent chaque matin à vélo à l’Institut Saint-André. « On donne l’exemple. » Un des enseignants a suivi une formation de “mobilité manager” chez Bruxelles Mobilité. Résultat: il y a un local qui sert de garage, une douche et des armoires pour ranger les affaires des profs. Des barres à vélo sont à la disposition des élèves devant l’école. Dans le hall d’entrée, tous ont indiqué sur une carte de Bruxelles leur manière de se déplacer pour venir en cours (à pied, en vélo, en transport en commun ou en voiture). « Encore trop de points rouges, remarque Anne-Françoise. Certains habitent juste à côté et viennent en voiture. »
Saint-André encourage les projets pédagogiques liés au développement durable. L’ancienne professeure de français veut en faire une préoccupation majeure pour les jeunes générations. A Rixensart, c’est une conseillère communale active en matière de mobilité. « J’ai perdu un de mes enfants dans un accident de voiture à 23 ans. Alors évidemment je suis sensible à la sécurité et à ce que chacun, vélo, automobiliste, piéton puisse se déplacer de manière sécurisée. » Ce long chantier commence dès la primaire dans son institut.
Un article de Flavie Gauthier