En triporteur pour soigner les jardins de la ville
Maurice Assionou, 52 ans, est jardinier pour la ville de Bruxelles. La zone où il travaille s’étend du boulevard Lemmonier, jusqu’à Adolphe Max et s’arrête de l’autre côté avec le canal. Depuis trois ans, il prend le triporteur pour s’occuper des parterres, des parcs et des espaces verts. « L’avantage du triporteur, c’est que c’est pratique pour circuler dans les petites rues comme dans le centre, et c’est moins lourd qu’une charrette. »
Parmi les membres de son équipe, il est le seul à se servir du triporteur. Son chef Arthur Selema contrôle les chantiers une fois terminés en vélo. Il attend avec impatience l’arrivée de deux autres triporteurs pour ses jardiniers. « Ça va beaucoup nous aider. On va de plus en plus devoir utiliser ce moyen de transport avec le piétonnier. »
En attendant que les nouveaux engins arrivent, Maurice joue le rôle de pédagogue auprès de ses collègues et leur apprend à manœuvrer: « Certains ont peur de monter et tout faire tomber, moi je les rassure. J’ai appris au fur et à mesure à appréhender les virages, à ralentir, etc. Il faut savoir l’entretenir. »
Dans le triporteur, il prend tout son matériel de jardinier : souffleuse, débroussailleuse, pelles, outils. Il y a juste la tondeuse qui ne tient pas. Dans ce cas, la camionnette de service la transporte jusque sur le lieu de travail. En cas de neige durant l’hiver, le triporteur déverse du sel sur les allées des parcs. « On doit dégager le chemin pour les passants. »
« Ça me plait de faire de l’exercice physique et j’ai aussi l’impression d’avancer plus vite dans mes tâches. »
Le jardinier a tout de suite accepté d’inaugurer ce système parce qu’il aime bien pédaler. Originaire de la capitale du Togo, Lomé, il a pris l’habitude de faire du vélo dès 10 ans. « J’avais un peu arrêté en venant en Belgique à cause du temps. Je trouvais qu’il faisait trop froid et pluvieux en hiver. Finalement, ça me plait de refaire de l’exercice physique et j’ai aussi l’impression d’avancer plus vite dans mes tâches. » Il serait presque convaincu de reprendre un vélo pour ses déplacements personnels et ses trajets jusqu’au travail.
Frigoriste en Afrique, Maurice ne se destinait pas à ce métier. Aujourd’hui, il se sent à l’aise en plein air, dans la nature, au contact des plantes. « Le vélo, c’est 100% écologique. Il n’y a rien à trafiquer. Je ne me verrai pas faire autre chose. »
Un article de Flavie Gauthier