Noa, la sage-femme qui est remontée sur son vélo grâce à son job
« Je n’avais plus fait de vélo depuis mes 12 ans », plaisante d’emblée Noa, qui vient de fêter ses 21 ans. Quand elle a décroché son emploi de sage-femme chez Zwanger in Brussel, ses futures collègues lui ont annoncé qu’elles faisaient quasi tout à vélo. « Aucun souci. Mais j’avais revendu mon dernier vélo quand j’étais gamine et là je n’en avais aucun. Je suis littéralement remontée sur un vélo grâce à mon job. Et si j’en avais décroché un autre, la question ne se serait même pas posée ». Depuis septembre, la jeune femme roule donc quotidiennement à vélo et rend visite à ses patientes dans les 19 communes bruxelloises. D’abord en vélo « normal », depuis octobre en vélo électrique. « Après avoir fait le Mont des Arts plusieurs fois, je me suis dit que cela n’allait pas aller. Presque 10 ans sans rouler et en plus de cela, je ne suis pas une grande sportive », dit-elle avec un grand sourire. Comme beaucoup de cyclistes, c’est presque un nouveau monde qui s’est ouvert à elle grâce au vélo électrique. « Quel plaisir et quelle différence. Avant je n’avançais pas assez vite à mon goût et ici, j’ai l’impression que cela va tout seul ».
« Les gens sont encore plus aux petits soins pour nous aussi. ‘Oh tu es venue à vélo par ce temps ? Je te fais un thé’ »
Rouler en vélo, cela a du bon pour ses visites au domicile de ses patientes. « On accompagne les femmes enceintes, et leur partenaire, tout au long de la grossesse, lors du travail et de l’accouchement, et on les revoit jusqu’à un an après l’accouchement. Il y a de la continuité, on connait bien nos couples ». Le vélo, et a fortiori en électrique, c’est la garantie d’être toujours à l’heure… et en bonne forme. « A Bruxelles, on va plus vite ou on met au moins autant de temps qu’en voiture. Mais on arrive surtout à l’heure prévue, sans chercher de place, sans frustration des embouteillages. Et on est zen, sans être essoufflée ni avoir envie d’enlever plusieurs couches quand on arrive ». Cela a même des petits avantages insoupçonnés. « Quand on nous voit arriver à vélo, avec un temps froid et humide, les gens sont encore plus aux petits soins pour nous, ils apprécient notre démarche et nous disent ‘Oh je vais te faire un thé’», conclut-elle avant de partir du bureau situé à Molenbeek pour des visites d’abord à Etterbeek, ensuite à Anderlecht. « Depuis octobre, j’ai déjà fait 200 km en un peu plus de 20 jours. Et je roule pour mon plaisir aussi. Je suis allée rendre visite à ma famille à Linkebeek et j’ai été à vélo ! ».
Un article de Georges Xouras