Monsieur Météo passe son temps à vélo
Avec Frank Deboosere, rien n’est laissé au hasard. Celui qui présente la météo sur la VRT depuis 1987 est un homme qui aime les chiffres, les faits scientifiques et le vélo. Alors chaque jour, c’est en deux roues qu’il se rend au travail. Enfin, ne dites pas travail : « je ne travaille pas, je m’amuse. La météo ne s’arrête jamais pour moi. La première chose que je fais quand je rentre à la maison, c’est m’enquérir du temps qu’il fait que ce soit à la radio ou sur l’ordinateur. C’est un passe-temps. Le jour où je sentirai que c’est un travail, j’arrêterai », confie-t-il.
Frank ne s’était jamais imaginé travailler à la VRT. Il a étudié la physique car il aimait regarder les étoiles. Il a d’ailleurs été objecteur de conscience à l’observatoire de Grimbergen. Il regardait le ciel et se demandait pourquoi on ne voyait pas les étoiles. Cela l’a amené naturellement aux nuages. Mais il voulait devenir astronome. « Je n’ai jamais cru que j’arriverais ici », s’enthousiasme-t-il.
Mais revenons au vélo. De son domicile à la VRT, « le chemin le plus court fait 21 kilomètres mais le plus sûr, 26 », explique-t-il. Il opte donc pour le second. A un rythme de 17 à 18 km/h, cela lui prend une heure et demie par trajet. « J’adore », s’exclame-t-il. Arrivé à la VRT, il prend une douche et se change ; tous ses vêtements sont sur place.
« 8,4% de pluie lors de mes trajets »
Voilà pour les chiffres. Ceux-là et d’autres sont compilés consciencieusement sur son site. « On m’avait dit qu’il pleuvait en moyenne 8% du temps en Belgique », raconte le présentateur. Mais en bon scientifique, il lui fallait vérifier par lui-même. Résultat ? « Mes statistiques montrent qu’il y a 8,4% de pluie lors de mes trajets », souligne-t-il. C’est Mr Météo qui le dit !
Il pleut donc peu en Belgique ! Et de toute façon, ce n’est pas la pluie – ni le froid - que Frank craint : « j’ai des vêtements adaptés ; j’ai demandé des conseils à des coureurs professionnels. Il faut porter deux ou trois petites couches. Les dix premières minutes vous pouvez avoir un peu froid ; vous vous réchauffez ensuite ».
Son ennemi, c’est le vent ! Alors lorsqu’il part faire du cyclo-tourisme (car oui, dans son temps libre il adore rouler à vélo), il regarde toujours la direction du vent. En fonction de celle-ci il fait l’aller à vélo et le retour en train ou inversément.
Son amour pour le vélo a débuté lorsque ses enfants étaient petits. Il partait alors en vacances en famille à vélo. « Ce n’est pas cher et ce sont des vacances magnifiques », sourit-il. Depuis, il n’a plus jamais arrêté. « J’ai commencé à aller travailler avec un vélo électrique. A ce moment-là, tout le monde se moquait de moi. Alors, j’ai pris un vélo normal », note-t-il.
Il a bien connu quelques chutes dont une qui lui a valu un coude cassé ; les archives de la VRT en attestent : on peut le voir présenter la météo avec le bras en écharpe. Rien ne l’arrête. Mais il insiste : il faut être visible. « Je suis Mister Christmas Tree », rigole-t-il en allumant les lampes de son vélo, de son casque, et de sa chasuble.
« Que des avantages »
Le vélo ne compte que des avantages pour Frank Deboosere. Il est moins souvent malade et lorsqu’il l’est, il met moins longtemps à se remettre sur pied. « Mentalement, en roulant à vélo, de nouvelles idées fusent. Je suis enthousiaste, je ris. Je peux parler avec les gens et m’arrêter quand je vois quelque chose. Au niveau financier, j’ai gagné des dizaines de milliers d’euros depuis que j’ai commencé à rouler à vélo mais ce n’est pas le plus important. L’essentiel, c’est de montrer l’exemple : c’est bon pour la santé et l’environnement. Depuis que je roule à vélo, j’ai aussi l’impression d’avoir plus de temps. »
Le week-end, il doit présenter la météo pour la radio. Il dispose d’un studio portable qui lui permet de réaliser le bulletin depuis son vélo s’il est en vadrouille. On l’a dit, rien ne l’arrête.
Un article de Violaine Jadoul