Magistrat à la Cour de cassation et cycliste au quotidien
« On commence par les photos ? Attendez, je me prépare », sourit Damien Vandermeersch, magistrat à la Cour de cassation. Il enfile sa chasuble fluo et met son casque. Le soleil brille de mille feux, il ne mettra donc pas sa tenue amphibie. « Mais s’il le faut, je l’ai dans mon sac », précise-t-il. Damien Vandermeersch n’est pas du genre à se faire surprendre par la météo. Cela fait 37 ans qu’il roule à Bruxelles. « Qu’il pleuve ou qu’il neige. J’ai l’équipement complet », assure-t-il. Même des guêtres pour protéger ses chaussures.
Il a également deux vélos. « Si je crève un pneu, j’ai l’autre vélo. Je n’ai pas le temps d’attendre qu’un soit réparé », confie-t-il. En réalité, il a même quatre vélos mais les deux autres sont un VTT et un vélo de course pour ses loisirs.
Le vélo n’est pas le moyen de déplacement le plus fréquent parmi les magistrats. C’est peu de le dire. « Il y a quelques personnes qui viennent à vélo mais plutôt parmi les greffiers, les secrétaires ou les employés. Dans ma juridiction, aucun magistrat ne vient à vélo. Mais c’est un tort », ponctue Damien Vandermeersch. « Enfin, certains ne viennent pas de Bruxelles. Et puis, il y en a qui viennent en métro ou en train ; tous ne viennent pas en voiture », reconnaît-il.
« A vélo, le timing est sûr »
Pour lui, le vélo est simplement le moyen le plus efficace pour relier son domicile à son travail et vice-versa. « L’avantage à vélo c’est que le timing est sûr et certain : 20 minutes à l’aller, 20 minutes au retour. Quand j’étais avocat, j’avais une moto parce que je devais bouger partout mais quand j’ai commencé à travailler ici, le vélo s’est imposé comme une évidence », se rappelle-t-il.
Et pourtant, « au début, ce n’était pas bien vu que je vienne travailler à vélo. On me disait que ce n’était pas très heureux. C’est comme si ça ne relevait pas de la fonction de magistrat. Moi je pense que c’est bien de montrer que tout le monde n’est pas dans le moule », estime-t-il.
Les mentalités ont changé depuis. « Aujourd’hui, tout le monde le sait et ce n’est pas vu négativement », observe-t-il. Tous les matins de la semaine, depuis 37 ans, il emprunte donc le même chemin : « le plus court et le plus plat. Et je choisis les petites rues ». Le retour est un peu différent. Une question de relief encore. Sur le chemin, il prend le temps de regarder la ville et son architecture. « Je suis sportif mais je ne roule pas vite en ville. Je roule à du 15-20 km/h. Je me fais souvent dépasser », admet-il. En un an, ses trajets professionnels à vélo s’élèvent à 3.000 kilomètres.
« C’est un moment très créatif »
« Intellectuellement, faire du vélo met mon esprit en mouvement, poursuit-il. C’est au retour que j’ai toutes mes bonnes idées. Les formules pour les cours que je donne à l'UCL par exemple. C’est un moment très créatif. »
Un dernier conseil pour la route ? « Il faut être visible. L’éclairage est vital. Et les automobilistes qui vous ont vu, sont en grande majorité sympas ».
Un article de Violaine Jadoul