Elle défend les vélos en Europe et les répare sur son temps libre
« Avant de m'y mettre, je n'avais jamais vu une femme qui réparait un vélo. » Canadienne originaire de Vancouver, Zoé Kruchten vit à Bruxelles depuis 2013. Mécanicienne à ses heures perdues, elle participait à l'atelier vélo cet été dans le café éphémère Tandem à Etterbeek. « J'ai toujours eu un côté très manuel et donc le week-end j'aime bien arranger mon vélo ou ceux de mes colocs. »
La jeune femme a commencé à mettre les mains dans le cambouis grâce à un atelier nommé The Bike Kitchen dans sa ville d'origine. Etudiante en relations internationales à cette époque, elle répond à une annonce pour recruter des mécaniciennes. « Je pense que si je n'avais pas vu cette phrase encourageant les femmes à postuler, je ne l'aurais pas fait. »
Elle se retrouve d'abord en stage d'apprentissage durant quatre mois. Puis, en tant qu'employée, elle dispense des cours du soir pour femmes. Cette expérience a développé sa confiance en elle. « J'ai vécu du sexisme, car certains cyclistes pensaient souvent que je ne travaillais pas là, ou que je n'étais pas aussi compétente qu'un homme pour réparer leur vélo. »
Elle travaille pour la protection des cyclistes au niveau européen avec l'European Cyclists'Federation
Après ses études, Zoé part en Europe pour trouver un travail en adéquation avec son diplôme. Dans la capitale de l'Union, elle devient stagiaire pour le lobby européen du vélo, l'European Cyclists' Federation. Cette organisation regroupe les associations des différents pays qui défendent et promeuvent le vélo. Par exemple, en Belgique, le GRACQ (le Groupe Groupe de recherche et d'action des cyclistes quotidiens) et le Fietsersbond en font partie.
L'ECF représente la voie des cyclistes au niveau européen pour toutes les décisions en rapport avec la mobilité, les transports, l'aménagement urbain, etc. « Nous sommes la seule association de ce type au niveau international », précise Zoé.
Au sein de la Fédération, elle s'occupe des conférences Vélo-city qui ont lieu tous les deux ans dans des villes européennes, une plateforme pour tous les experts, urbanistes, techniciens, ingénieurs, les ONG et les chercheurs pour discuter des défis du cyclisme. Elle travaille aussi sur le développement de l'alliance au niveau mondial. « Sur la scène internationale, il n'existe pas de coordination des ONG en faveur du vélo. On essaye de monter ce réseau. »
Lobbyiste derrière son ordinateur la semaine et les outils en main le week-end, Zoé avoue que les deux-roues prennent beaucoup de place dans sa vie. « Je n'ai pas le permis et je ne conçois pas de le passer. Le vélo, ce n'est pas que mon boulot. J'ai rencontré de chouettes personnes à Bruxelles et partout ailleurs grâce au vélo. »
Un article de Flavie Gauthier