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Dioxyde, la livraison à la force des Gambettes!

C’est au coeur de Matonge, dans les locaux de Mundo B, que l’on rencontre François Bellenger. François est le gestionnaire opérationnel de Dioxyde de Gambettes, une coopérative à finalité sociale qui fait de la livraison à vélo-cargo.

L’idée de Dioxyde de Gambettes (GO² pour les intimes) a une dizaine d’années, et elle germe dans la tête de Damien, l’un des fondateurs, qui prend à l’époque le pari de livraison à vélo. Mais c’est en 2015 que la petite PME prend la forme d’une coopérative tournée vers ses travailleurs et surtout ses “pédaleurs”. C’est ce respect des travailleurs et la volonté de leur offrir un salaire garanti qui est au coeur de Dioxyde. Lorsque Dioxyde de Gambettes réalise des bénéfices, ils sont redistribués aux livreurs.

Pour le reste de son fonctionnement, GO² peut compter sur ses cinq administrateurs, qui se réunissent en assemblée générale pour prendre les décisions relatives à la coopérative. Ces votes se font de manière horizontale, chaque personne représentant une voix, qui ne vaut pas plus ou moins que celle du voisin. Cette démarche de partage et de mutualisation a d’ailleurs donné naissance à Belgian Pedal Powered Solutions, un projet de fédération nationale de livraison à vélo. François et Dioxyde sont allés à la rencontre de leurs homologues pour leur proposer de mutualiser les coûts, les savoirs, les investissements ou les outils, élaborer un label de qualité et avoir plus de poids auprès des autorités.

Au quotidien, 3 à 5 des livreurs de Dioxyde chevauchent leurs vélos-cargo à travers Bruxelles pour des livraisons diverses, qui vont du courrier interne d’Actiris ou Bruxelles Mobilité et Bruxelles Environnement au circuit court entre producteur et receveur. Le pain d’Hopla Geiss, les bières d’En Stoemelings ou les produits d’un GASAP sont acheminés à la force des mollets chaque jour. GO² fait aussi dans le last mile delivery: lorsqu’une marchandise arrive aux portes de la capitale par camion, elle finit son chemin jusqu’à son destinataire à l’avant d’un vélo-cargo. Et la conclusion est sans appel: le vélo est le moyen le plus efficace dans ce domaine là, et sans que les livreurs n’aient besoin de forcer l’allure ou de braver le code de la route.

A la fin de la journée, nous retrouvons quelques pédaleurs dans le local où sont entreposés les vélos et la marchandise. L’ambiance est bon enfant et les profils aussi variés que François nous l’avait promis. Chômeurs, passionnés, reconvertis, tous sont bien sûr férus de vélo et pédalent avec aisance dans toutes les conditions. Chez GO², pas de discrimination ou de grille d’embauche: la culture vélo, l’autonomie et l’état d’esprit coopératif sont les premières compétences recherchées.

Pour l’avenir, Dioxyde de Gambettes est plus qu’optimiste: “Les mentalités changent, la livraison à vélo est démocratisée et fait partie du paysage urbain. On a de plus en plus de clients qui viennent à nous, et donc de moins en moins de gens à convaincre” conclut François.

Tout roule !

Un article de Benjamin Da Silva Lopes Dos Santos

Photos par Gilles Bolland