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Lea12
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Elles apprennent à rouler à vélo pour se balader en famille ou se déplacer au quotidien

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Garo13
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Chez Cyclo, Garo donne une seconde vie aux vélos

Bonnet en laine noir enfoncé sur les oreilles, pantalon de travail, gros pull et surtout mains noircies, Garo, 48 ans, nous accueille avec le sourire dans l'atelier Cyclo de la rue de Flandre. Il est chef de cet atelier depuis le 1er juin 2007. Garo est Arménien mais est né et a vécu en Syrie. Puis au Liban, au Yémen et en Arabie Saoudite.

Il est arrivé en 2000 aux Pays-Bas où il voulait continuer à exercer son métier : celui de réviseur (pour les moteurs de voitures). Ne parlant pas encore néerlandais, il n'y parvint toutefois pas et se retrouve un peu par hasard dans le monde du vélo.

« On utilisait que des pièces neuves ; on jetait beaucoup de choses »

Après cinq ans passés aux Pays-Bas, il déménage en Belgique. A Anvers d'abord où il travailla dans un grand magasin d'articles de sport. Mais ce travail ne lui plaisait pas. « On utilisait que des pièces neuves ; on jetait beaucoup de choses », note-t-il.

Il arrive ensuite à Bruxelles où il se fait engager chez Cyclo. Un lieu qu'il n'a plus quitté depuis. Et les voitures ne lui manquent pas. « J'aime les vélos. Ils permettent de se déplacer rapidement et puis c'est mieux pour l'environnement. A Anvers, il y avait énormément de vélos. Ici, il y en a moins mais en 8-9 ans, j'ai vu un grand changement. Il y a de plus en plus de gens qui roulent », observe-t-il.

Chez Cyclo, il aime le fait de redonner vie à des vélos de seconde main. Et il apprécie la diversité des collègues et des clients. Des gens de toutes les nationalités : « des Guinéens, Mexicains, Iraniens... J'ai même eu un collègue turc et ça s'est bien passé », souligne-t-il. Et de toutes les classes sociales : « on travaille avec des pauvres, des riches, des gens connus... », note-t-il.

Il pense notamment à ce client qui vient régulièrement au magasin ; toujours vêtu d'un costume et d'une cravate. « Il a un vieux vélo avec des jantes en bois et vient pour travailler sur ses roues. Il enlève sa veste de costume et se met au travail alors qu'il est chef d'une entreprise internationale. Quand j'ai appris qui il était, j'ai voulu l'appeler « monsieur » mais il m'a dit : « non, appelle moi par mon prénom » », s'amuse Garo qui estime que Cyclo offre la possibilité aux gens de relâcher leur stress.

Jusqu'en 2014, il donnait des workshops mais aujourd'hui, il ne s'occupe plus « que » des réparations. En 2015, 1700 vélos ont été réparés dans son atelier. Et 380 vélos remis à neuf vendus.

On l'a à peine quitté que Garo est déjà lancé dans une grande conversation avec une cliente. En néerlandais cette fois. « Tous les arméniens connaissent au minimum trois ou quatre langues », sourit-il. Lui parle arabe, arménien, néerlandais, anglais et français. « Ik doe my best », plaisante-il.

Un article de Violaine Jadoul

Photos par Gilles Bolland