Élise et Manon, deux créatrices belges qui réinventent la veste fluorescente
Il n'est plus rare de se bousculer sur les pistes cyclables bruxelloises, ce qui permet notamment de voir défiler tout l'attirail possible en termes d'accessoires vélo. C'est ainsi que l'on a découvert un équipement assez surprenant : une jolie couleur, des motifs originaux et une découpe élégante. On parle pourtant d'un gilet fluorescent ! Rencontre avec ses créatrices, belges qui plus est.
Élise et Manon habitent Liège, mais ne sont pas des inconnues de la capitale pour y avoir étudié et vécu pendant des années. Élise, 31 ans, est monteuse et scripte cinéma, Manon, 30 ans, est quant à elle designer industriel et travaille au Créahm (ateliers d'arts pour personnes handicapées mentales).
Amies d'enfance et passionnées par la création, elles partagent l'envie de lancer un projet à deux. En tant que cyclistes quotidiennes, leurs réflexions se tournent rapidement vers la veste fluo et elles ne tardent pas à sortir les ciseaux et leur machine pour des essais.
Le design qu'elles imaginent est ingénieux. En partant d'un rectangle de tissu dont elles découpent deux parties, elles créent un « H ». Le reste est une affaire d'assemblage et de nœuds. De plus, la veste s'enroule facilement et un petit ruban permet de la ranger dans un sac par exemple.
Les deux créatrices ont mis un point d'honneur à faire assembler leur produit en Belgique. Après de nombreuses visites, elles ont trouvé leur bonheur à Audenarde, dans un atelier protégé.
« Ce genre d'atelier est une bonne solution pour produire des petites quantités en Belgique et puis ils étaient super motivés à l'idée de travailler avec nous », nous explique Élise. Découpes, coutures, sérigraphie à l'encre réfléchissante, les vestes sont entièrement fabriquées par des personnes handicapées.
Dans leur petite entreprise nommée « Owlcraft », Élise et Manon font beaucoup elles-mêmes : design, recherche de fournisseurs et de producteurs, visite de points de vente. C'est l'occasion de se retrouver entre elles et de rencontrer des gens : « c'est ce côté social qu'on adore », expliquent-elles unanimement.
Allier style et sécurité n'est pourtant pas une mince affaire, mais ces designers y sont parvenues avec une bonne dose de créativité et de motivation. La prochaine étape pour Owlcraft ? « On veut faire des housses de sac à dos réfléchissantes avec les restes des gilets, comme ça, on ne jette vraiment rien », nous expliquent-elles.
Le prix (55 €) n'est évidemment pas à comparer à celui d'une chasuble fluorescente classique. On est ici dans une philosophie de projet unique (designers belges, petite production locale, atelier protégé, réduction des déchets) et l'objet tient plus d'un vêtement branché que d'un gilet fluo.
Envie d'essayer ? On trouve les gilets dans différentes boutiques à Bruxelles tels que Bel'arte, Belgikïe, Ahooga et Au guidon vert ou bien sur le site web de Owlcraft.