Chez RacàGnac, les enfants réparent et s’approprient leur vélo
Comme chaque mercredi soir depuis mai 2015, une foule d’enfants s’est rassemblée au fond de la cour de l’Ades’if à Saint-Josse. C’est ici que l’atelier associatif RacàGnac les accueille de 18 à 21h. Aux racines du projet, on retrouve une poignée d’amis, qui ont profité d’un contrat de quartier et du local du réseau ADES, pour faire naître leur atelier, ouvert à tous mais aussi, d’après Gautier, l’un des bénévoles, comme endroit privilégié pour accompagner les enfants dans leur pratique du vélo : “En voyant la place Houwaert après 16h, qui est remplie de gosses avec des vélos, qui font des dérapages et qui cassent leurs vélos, on s’est dit qu’on pouvait les faire participer à la réparation, à l’entretien du vélo, et qu’ils profitent de la récup’ des vélos”.
Un pari largement réussi à en juger par l’effervescence qui règne, malgré la pluie battante de cette fin de mois d’août. Privés de l’usage de la cour mais loin d’être découragés, les enfants blaguent en passant d’un vélo à l’autre, pendant que Gautier et Martin leur apprennent patiemment à réparer leurs bécanes. Mais s’il y a beaucoup d’enfants, on croise aussi des adultes “Sur un mercredi typique, tu peux avoir à la fois les gamins du quartier, des habitués du réseau ADES, ou des personnes qui bossent à la Commission et qui nous ont trouvé dans un répertoire d’ateliers participatifs. Ce sont des moments absurdes mais c’est très chouette d’avoir cet endroit où les gens peuvent se rencontrer autour d’usages différents du vélo”.
RacàGnac met à disposition du public outils, pièces détachées d’occasion à prix libre et consommables neufs à prix coûtant pour que tout un chacun puisse réparer son vélo, ou même s’investir dans la restauration complète d’un des très nombreux vélos donnés à l’atelier. À l’image de Rodi, qui repartira après 3h de travail intensif avec un VTT qu’il aura remis en état lui-même, grâce aux conseils avisés de Martin.
Du côté de l’équipe, les bénévoles viennent eux aussi d’horizons différents : parmi les travailleurs sociaux dans la jeunesse ou le logement on trouve également un ingénieur automobile “qui vient se racheter” plaisante Martin, mais aussi le précieux Roger, un retraité du quartier, sur qui RacàGnac peut compter en matière d’organisation “Toutes les semaines, c’est lui qui vient à 17h tout préparer, tout installer, les outils, les pieds d’atelier, et une fois que tout tourne bien, s’en va”. Dans un coin de la pièce, discrets car concentrés, on retrouve également deux réfugiés Afghans, venus s’impliquer ici via l’ONG Caritas, sur un vélo récalcitrant.
Si Gautier est très content du côté intergénérationnel et de la mixité qui se dégagent de RacàGnac, deux choses lui tiennent à cœur pour l’avenir : “J’aimerais faire comprendre aux jeunes que cet atelier est à eux, qu’ils s’impliquent à long terme dans le projet [...] et donner envie à des filles de s’investir comme mécano car c’est notre grande faiblesse”.
L’atelier RacàGnac est toujours heureux d’accueillir de nouveaux bénévoles et est ouvert tous les mercredis soir de 18 à 21h à l’Ades’if, Rue de Liedekerke 71 à Saint-Josse, plus d’infos sur leur page Facebook www.facebook.com/racagnac/.